Le Hobbit (The Hobbit) ou Bilbo le Hobbit est un roman de fantasy de l’écrivain britannique J. R. R. Tolkien. Il narre les aventures du hobbit Bilbo (ou Bilbon), entraîné malgré lui par le magicien Gandalf et une compagnie de treize nains dans leur voyage vers la Montagne Solitaire, à la recherche du trésor gardé par le dragon Smaug.
Le hobbit Bilbon Sacquet (Bilbo Baggins) mène une existence paisible dans son trou de Cul-de-Sac (Bag End) jusqu’au jour où il croise le magicien Gandalf . Le lendemain, il a la surprise de voir venir prendre le thé chez lui non seulement Gandalf, mais également une compagnie de treize nains menée par Thorin Écu-de-Chêne (Thorin Oakenshield) et composée de Balin, Dwalin, Fili, Kili, Dori, Nori, Ori, Oïn, Gloïn, Bifur, Bofur et Bombur. La compagnie est en route vers la Montagne Solitaire, où elle espère vaincre le dragon Smaug, qui a jadis dépossédé les nains de leur royaume et de leurs trésors. Cependant, pour mener à bien leurs projets, il leur faut un expert-cambrioleur, et Gandalf leur a recommandé Bilbon. Celui-ci est plus que réticent à l’idée de partir à l’aventure, mais il finit par accompagner la troupe.
Rappelez vous Bilbon, le vrai courage n'est pas de savoir quand supprimer une vie, mais quand en épargner une. Gandalf
En chemin pour les Montagnes de Brume (Misty Mountains), la compagnie est capturée par trois trolls et ne s’en sort que grâce à l’astuce de Gandalf. Le magicien, connaissant le point faible de ces créatures, les distrait jusqu’à l’aube, moment où ils se transforment en pierre sous l’effet de la lumière du soleil. Dans le repaire des trolls, la compagnie découvre des épées de l’ancien royaume elfique de Gondolin. Thorin et Gandalf prennent chacun une épée, tandis que Bilbo reçoit une dague qu’il baptise par la suite Dard. Peu après, la compagnie atteint Fendeval (Rivendell), la demeure du semi-elfe Elrond , qui les aide à déchiffrer la carte du trésor de Smaug et les inscriptions runiques des épées.
Le contexte de l'histoire est précisé dans des romans du même auteur mais qui seront publiés après Le Hobbit et qui constituent la Chronologie de la Terre du Milieu.On y apprend que le royaume sous la Montagne est fondé en l’an 1999 du Troisième Âge par les nains du peuple de Durin, qui ont dû fuir leur demeure ancestrale de la Moria quelques années auparavant. Ils connaissent une grande prospérité en commerçant avec les hommes du Val, cité établie au pied de la Montagne, ainsi qu’avec les elfes de Grand’Peur. Leur richesse attire l’attention du dragon Smaug, qui attaque la Montagne en 2770. Les nains sont décimés, la cité du Val anéantie, et les quelques survivants du désastre, dont le roi Thror, son fils Thrain et son petit-fils Thorin, doivent s’enfuir et sont réduits à une vie de misère et d’errance. Ils s’établissent dans les Montagnes Bleues.
L'histoire de Bilbo le Hobbit est née au terme d'une longue gestation. Les choses ont commencées dans les années 1910, puis elles ont commencé à prendre forme au début des années 30. Des influences très diverses ont permis à Tolkien de mûrir son projet. Toutes ces influences sont cependant axées sur la mythologie celtique et médiévale, sujet de prédilection de l'auteur. On pressent aussi dans le récit des sources d'inspiration tirées des légendes d'Europe centrale.
Au début des années 1930, Tolkien occupe la chaire Rawlinson et Bosworth de vieil anglais du Pembroke College, à l'université d'Oxford. Il publie régulièrement des poèmes dans diverses revues universitaires. Ses capacités créatives s'expriment également dans les Lettres du Père Noël qu'il envoie à ses enfants chaque année. Ces lettres richement illustrées racontent les aventures du Père Noël, de son assistant l'ours polaire et d'elfes luttant contre des gobelins. En parallèle, il poursuit depuis la fin des années 1910 le développement d'une mythologie personnelle, liée à ses langues elfiques, qui deviendra Le Silmarillion.
En 1955, J. R. R. Tolkien raconte dans une lettre à W. H. Auden comment, un été où il était occupé à la correction de copies de littérature anglaise, il écrivit sur une copie laissée blanche la première phrase de Le Hobbit : « Dans un trou vivait un hobbit », sans savoir d'où venait cette idée. Tolkien déclare par ailleurs ne pas se souvenir de la date exacte à laquelle il écrivit cette phrase, ni le premier chapitre, mais seulement que rien n'était prévu consciemment et que le récit progressa au fur et à mesure que les idées lui venaient. Son deuxième fils Michael suggère l'année 1929 comme début de rédaction du roman : quelques-uns de ses propres écrits, datant de cette période, sont clairement inspirés de Le Hobbit, roman que son père lisait à ses fils au cours de son élaboration. Néanmoins, John D. Rateliff, dans The History of the Hobbit, suggère que la rédaction du récit n'a pas débuté avant l'été 1930.
Le Hobbit témoigne de l’influence de plusieurs poèmes épiques, mythes et contes de fées lus par Tolkien, notamment Beowulf, le poème épique anglo-saxon sur lequel Tolkien travailla toute sa vie, les contes de fées d’Andrew Lang et ceux des frères Grimm, La Princesse et le Gobelin et sa suite, The Princess and Curdie, de George MacDonald, ou encore, The Marvellous Land of Snergs d’Edward Wyke-Smith18.Selon la biographie de Tolkien par Humphrey Carpenter, le magicien Gandalf trouve son origine dans une carte postale achetée par l’écrivain en 1911, pendant ses vacances en Suisse, qui reproduit un tableau du peintre allemand Josef Madlener intitulé Der Berggeist (« l’esprit de la montagne »). Cette peinture représente un vieillard à la barbe blanche, vêtu d’un long manteau et d’un ample chapeau, caressant un faon dans un décor champêtre, avec des montagnes à l’arrière-plan.
Carpenter affirme dans sa biographie que, des années après avoir acquis cette carte postale, Tolkien nota dessus : « Origine de Gandalf ».Le personnage de Gandalf est particulièrement influencé par la divinité germanique et nordique Odin dans son incarnation de Vegtamr, un vieillard à longue barbe blanche, avec un large chapeau et un bâton de marche. Le nom de Gandalf et des nains de la compagnie sont tirés de l’Edda poétique, une collection de poèmes écrits en vieux norrois, et plus particulièrement de la Völuspá, le premier d’entre eux. Comme Gandalf abandonne les nains et Bilbo plusieurs fois juste avant qu’ils ne soient capturés, Douglas A. Anderson remarque que sa conduite rappelle celle de l’esprit de la montagne des monts des Géants tchéco-polonais, le Rübezahl, qui s’amuse de l’égarement des voyageurs.
Voici quelques liens vers les citations, chants et poésies que l'on retrouve dans Le Hobbit.
Exercice réalisé par Romain Gasquet