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Construire et commenter un diaporama (IMeP)

Dans ce cours, nous allons voir comment concevoir le diaporama sur lequel vous allez vous appuyer pour défendre votre projet personnel devant un jury, lors du passage des titres professionnels IMeP.

Nous allons également nous intéresser à la manière de préparer et de dérouler les commentaires qui accompagnent nécessairement ce diaporama (exposé oral).

Des ressources supplémentaires sont mises à votre disposition sur y-goguely.netboard.me/

Identifier les données du référentiel de certification IMeP

La conception d’un diaporama de qualité est primordiale pour les candidats au Titre Pro IMeP. Dans le référentiel de certification, il est spécifié ce qui suit.

[Après l’épreuve pratique et l’entretien technique qui lui succède,…] le candidat dispose de 20 minutes pour présenter au jury son press-book au format papier et/ou numérique et/ou en ligne (ex. : maquettes, illustrations, packaging, mockups, brochures, flyers, documents longs, montages vidéos…).

À l’issue de la présentation, le jury questionne le candidat, durant 15 minutes, sur le contexte de la réalisation des documents, les choix graphiques et techniques et le respect des droits d’auteur.

Les travaux du candidat sont donc présentés au jury sous trois versions distinctes, une version imprimée (press-book remis avant l’entretien), une version hébergée (portfolio mis en ligne dont l’adresse est communiquée au jury auparavant) et une version numérique, projetée lors de l’entretien.

➜ Bien qu’il soit spécifié “et/ou” dans le référentiel, le GRETA a choisi d’appliquer le “et” et non le “ou”. En effet, les compétences à acquérir en tant qu’infographiste metteur en page portent sur la réalisation des trois formats de documents.

Pour ce niveau de diplôme, les contenus des différentes versions est quasiment le même. Cependant, les limites des formats utilisés conduisent à étoffer le portfolio en ligne, à présenter les meilleurs travaux dans le press-book imprimé (24 pages maxi) et à présenter une sélection pertinente de travaux lors de l’exposé en temps limité (20 min) devant le jury.

Du portfolio en ligne au press book puis finalement au diaporama numérique

➜ Le but de l’entretien argumenté est alors de démontrer l’acquisition de compétences méthodologiques, graphiques, techniques et éthiques en cours de formation.

Nous verrons dans la suite du cours quel doit être précisément le contenu de la présentation visuelle et orale à produire. Auparavant, nous allons revenir sur la démarche de design graphique que nous avons suivie lors de nos travaux aux niveaux 2 et 3 de la formation Com-Créa.

Utiliser les outils et plateformes d’édition appropriés

Il existe plusieurs outils permettant de réaliser des diaporamas. Ils se répartissent en différentes catégories :

  • les logiciels spécialisés hors ligne (sur poste)
  • les plateformes d’édition en ligne (sur le Web)
  • les plateformes ou logiciels d’édition polyvalents
  • les frameworks CSS dédiés à la présentation visuelle

Dans la première catégorie se trouvent l’incontournable Powerpoint et son alter ego Keynote mais aussi Impress, lié à la suite Open Office.

Dans la seconde catégorie se trouvent notamment Google Slides, Crello, Canva, Beautiful.ai et aussi Prezi ou Focusky (dans un genre différent). Il en existe de nombreux autres, gratuits ou payants.

Dans la troisième catégorie se trouvent les outils d’édition professionnels comme la suite Adobe ou la suite Infinity.

Dans la quatrième catégorie se trouve l’excellent Reveals (et son équivalent en ligne slides.com). Dans cette catégorie, vous disposez également de Big, de Shower, ou encore de Remark (utilisant le langage Markdown).

Chacun(e) est libre d’utiliser l’outil qui lui convient le mieux, dans la mesure où il peut justifier que le résultat produit est bien ce qu’il comptait réaliser.

➜ Aucun défaut de conception ne pourra être mis sur le compte des limites de l’outil choisi.

Designer un diaporama

La conception d’un diaporama numérique suit les mêmes étapes que celle d’un produit imprimé ou hébergé.

  • Décision
  • Brief
  • Documentation
  • Production et structuration des contenus
  • Choix du style graphique
  • Maquettage, tests et affinage
  • Intégration des contenus structurés
  • Publication
  • Mise à jour
  • Archivage et débrief

On peut regrouper ces étapes par trois et ramener la démarche en trois phases : préparation, conception, publication.

La phase de préparation

Cette phase comprend le brief, la documentation et la production des contenus. Voyons ce qu’il en est concernant le diaporama à préparer.

Mener le brief technique

Le mode colorimétrique

Un diaporama projeté s’élabore en RVB. Les dimensions recommandées pour les images sont indiquées ci-dessous (tailles surlignées en gris).

Les dimensions des diapositives

Les diaporamas et documents projetés utilisent 2 ratios standards, le 16/9 et le 4/3. Nettement plus allongé horizontalement, le 16/9 est le plus moderne des deux. Le format 4/3 offre l’avantage de s’insérer dans une page A4 orientation paysage, ce qui en facilite l’édition imprimée en 1 ou 2 diapositive par page.

➜ Les résolutions des images affichées en plein écran au ratio 16/9 sont les suivantes :

  • HD = 1280 x 720
  • FHD = 1920 x 1080 (recommandé)
  • QHD = 2560 x 1440

➜ Les résolutions des images affichées en plein écran au ratio 4/3 sont les suivantes :

  • XGA = 1024 x 768
  • Format non standard = 1080 x 810
  • Format non standard = 1440 x 1080 (recommandé)
  • U-XGA = 1600 x 1200

Les écrans des salles du Pôle Plurimédia, dans lesquelles vous projeterez votre diaporama lors du passage du titre pro, permettent la projection plein écran de diapositives 4/3. Les diaporamas au format 16/9 s’afficheront sur une moindre hauteur.

Les formats numériques de diffusion

Les logiciels d’édition de présentations numériques disposent de formats natifs. Les utilisateurs de la suite Microsoft connaissent par exemple le format PPT, en lien avec le logiciel Powerpoint.

Les plateformes d’édition en ligne proposent généralement l’export des diaporams au format PDF. C’est aussi le format utilisé pour l’exportation de diaporamas réalisés avec Illustrator ou inDesign.

Les diaporamas réalisés avec un framework CSS sont au format HTML et se gèrent comme un site Web statique.

Le format le plus simple à utiliser lors du passage d’un diplôme est le format PDF. L’affichage d’un diaporama PDF, à partir de n’importe quel poste, sera toujours conforme à votre maquette.

Se documenter

Il existe de nombreux gabarits de diaporamas disponibles en ligne, en particuliers pour leur mise en œuvre avec Powerpoint, Keynote ou Google Slides.

Il s’agit de disposer d’une référence en matière de stylisation, pour créer ensuite un diaporama qui présente une unité graphique évidente, d’une diapo à l’autre.

Canva propose aussi des templates intéressants.

➜ Il est souhaitable qu’une unité de style existe entre le diaporama et le press-book, voire entre le diaporama et le portfolio en ligne.

Produire les contenus

Adopter un plan logique

Le plan du diaporama est la structure logique sur laquelle s’appuie votre présentation visuelle et orale. Déterminé en amont de la phase de conception, ce plan sert de cadre à l’ensemble du travail effectué.

Je vous propose ci-dessous le développement d’un plan type que vous êtes libre d’adapter à votre propos.

➜ Compte tenu du temps imparti pour présenter vos diapositives (20 minutes), il est indispensable de se focaliser sur l’essentiel du message à transmettre.

Le message à transmettre est le suivant : “Je suis prêt à exercer le métier de designer graphique. En effet, j’ai acquis en formation et sur le terrain toutes les compétences requises.

Si nous nous en tenons aux compétences attendues pour obtenir le titre professionnel, il y en a principalement trois, détaillées entre parenthèses) :

  • élaborer une proposition graphique (la préparation et la conception)
  • réaliser des supports de communication (la réalisation et le contrôle qualité)
  • contribuer à la stratégie de communication (la veille stratégique et concurrentielle et la promotion en ligne)

Ces trois compétences clairement définies vous permettent d’envisager un plan en trois sections (une section par compétence). Une section se présentant sous forme d’une suite de diapositives structurée de la manière suivante :

  • Titre de section (1 diapo)
  • Présentation d’une réalisation finie (1 ou 2 diapos)
  • Présentation des étapes et de la méthode de conception (plusieurs diapositives)
  • Présentation de la compétence acquise (1 ou 2 diapos)

Une section comprendra donc entre 5 et 10 diapositives. Les trois sections totaliseront donc entre 15 et 30 diapositives.

Ajoutez à ces diapositives les diapositives de début de diaporama (titre principal, sommaire et/ou intro) et les diapositives de fin de diaporama (conclusion, signature et/ou remerciements), vous disposez de 20 à 35 diapositives. C’est amplement suffisant pour une présentation d’une vingtaine de minutes.

Réalisez un plan schématique, sur une feuille de papier ou sur un support numérique. Vous pouvez aussi utiliser des adhésifs repositionnables (réels ou virtuels) pour donner corps à votre plan.

Plan type mis en place sur linoit.com
Plan type mis en place sur scrumblr.ca

➜  Voici une capture d’écran vous donnant quelques indications pour utiliser Scrumblr…

Envisager l’adoption de plans alternatifs

Le plan type que nous venons de dérouler peut être remplacé par d’autres structures voisines. Voici quelques alternatives concernant l’enchaînement des 3 parties centrales :

  • 1 – Com-créa | 2 – PAO + Chaîne Graphique | 3 – FCS + Veille + PVN
  • 1 – Identité visuelle | 2 – Print design | 3 – Web design
  • 1 – Croquis manuscrits + Canva (+ Sketchpad) | 2 – Illustrator + InDesign + Photoshop | 3 – Brackets + Bludit (CMS)

Les conclusions de ces différentes parties sont toujours l’acquisition successive des compétences requises pour préparer et concevoir (section 1), réaliser et contrôler (section 2), publier, promouvoir et se tenir informé (section 3).

Collecter ou produire les images

Si vous avez bien préparé vos images pour votre portfolio en ligne ou pour votre press-book imprimé, vous disposez déjà des images susceptibles d’être intégrées dans votre diaporama.

Collecter ou rédiger les textes

Dans une présentation visuelle commentée, l’essentiel du message verbal passe par l’oral. Le texte affiché doit être ramené au minimum et surtout ne pas être redondant avec l’image.

➜ Le texte accompagnant une image doit toujours amener des informations qui ne sont pas déductibles de la lecture de l’image.

La phase de conception

Cette phase comprend le choix du style, le maquettage et l’intégration des contenus structurés. le choix du style consiste à déterminer quelles seront les typos, les couleurs, les formes et les grilles utilisées pour la mise en page. Le maquettage inclue d’éventuelles recherches graphiques manuscrites et l’intégration peut relever du codage avec certains outils.

Choisir des couleurs contrastées

La projection sur écran opaque, en pleine journée, dans une salle dont les volets sont fermés, ne permettra jamais un affichage des couleurs aussi contrasté que sur un écran d’ordinateur.

La mise en œuvre d’un nuancier étagé allant du noir (ou très foncé) au blanc (ou très clair) est vivement recommandée. Pensez bien que le noir, votre couleur la plus foncée, ne sera jamais plus foncée que la couleur de l’écran une fois le projecteur éteint.

➜ Tout objet placé dans une diapositive sur un fond noir se trouve projeté comme flottant sur l’écran, sans que le cadre de la diapositive soit visible. Dans les salles du Pôle Plurimédia, c’est alors le tableau blanc, servant d’écran, qui devient l’espace de présentation. Un tel effet doit être maîtrisé.

Limitez vous autant que possible à 3 ou 4 couleurs (claire, moyenne et foncée ou très claire, claire, foncée et très foncée) avec un contraste de valeur entre 2 couleurs superposée d’au moins 60% pour le texte courant (ratio de contraste de 7 ou norme AAA) .

➜ En présentation visuelle, il est possible de construire des nuanciers en veillant à utiliser une couleur d’accent ou de focus. Cette couleur, généralement saturée (assez vive), est utilisée pour attirer l’attention sur certains mots ou certaines figures. C’est le rôle de la couleur rouge dans le diaporama intitulé “Les règles simples d’harmonie typographique” (voir plus bas).

Choisir une échelle typo adaptée à la lecture de diapositives

La lecture à l’écran nécessite de bien différencier les niveaux hiérarchiques entre les informations affichées.

Le choix d’une échelle typographique basée sur 1,618 (le nombre d’or) ou sur 1,5 est vivement recommandé.

➜ Sachant que la force du corps du texte courant affiché à l’écran doit être proche de 30 pt (ou 40 px), on peut utiliser les suites de Fibonacci ou de Lucas pour déterminer le corps des notes et celui des titres (2 à 3 niveaux successifs au dessus de celui du texte courant).

Sur la diapositive ci-dessus, la suite de Lucas a été utilisée pour différencier les niveaux d’information du titrage. Les valeurs suivantes se succèdent : 76pt, 123pt et 47pt.

D’autres exemples vous sont présentés dans ce document.

➜  Dans le diaporama suivant, les deux premières suites exponentielles (Fibonacci et Fibonacci x 2) sont combinées pour diversifier les niveaux de hiérarchisation.

Choix une grille de construction simple

La grille de construction est directement liée au ratio proportionnel des dimensions de chaque diapositive. La grille la plus simple à mettre en œuvre est par ailleurs une grille de carrés.

➜ Le ratio 4/3 présente naturellement une grille de 4 colonnes de 3 carrés superposés. Le ratio 16/9 présente une grille de 4 colonnes de 2 carrés superposés, à laquelle s’ajoute une rangée de 16 seizièmes de carrés (c’est un ratio de 4 par 2,25).

Une grille de 4×3 est loin d’être limitative en matière de composition. Ses agencements sont plus nombreux qu’on le pense. Une agence de design a inventorié les 892 possibilités de combiner des carrés dans une grille 4×3.

Si vous choisissez de travaillez à partir d’un template mis à votre disposition sur une plateforme en ligne, les différents modèles de diapositives proposés sont déjà construits en appui sur une grille.

➜ Le format 4/3 permet la mise en œuvre d’une grille de 16×16 rectangles aux propriétés intéressantes. Lisez le pdf ci-dessous pour plus de précisions.

Établir un juste rapport Texte/Image/Parole

Ce rapport varie en fonction des diapositives et du type de diaporama. Il est inutile de présenter des images lorsque du texte suffit (et inversement). Il est également inutile de commenter un texte dont le sens est très clair ou une image dont l’interprétation ne présente pas de difficulté.

Le dosage du texte, de l’image et de la parole donne à chaque présentation son caractère. Il n’y a pas de formule parfaite. L’alternance stricte des textes et des images est plus simple à mettre en œuvre. Il est plus facile de caler le commentaire sur les seules images et de simplement faire défiler les textes lus alors par l’auditoire.

La phase de publication

Utiliser le format pdf

Un diaporama au format pdf est facile à transmettre, à dupliquer, à sauvegarder en plusieurs lieux. Même si vous avez prévu de montrer un diaporama réalisé avec Keynote, Powerpoint ou Keynote, exportez une version pdf de votre travail. Vous perdrez vos transitions mais vous assurez vos arrières s’il vous faut déployer un plan B le jour de l’exposé !

Sauvegarder le diaporama en lieu sûr

Enregistré ou exporté au format PDF, le diaporama réalisé doit être confié au GRETA avant le passage du titre. Vous pourrez le modifier ultérieurement mais vous êtes ainsi assurés de pouvoir disposer d’une version à projeter lors de l’entretien avec le jury le jour J.

L’exposé oral

Adopter une posture et une gestuelle adaptées

Je vous invite à visionner cette vidéo pour apprendre comment vous positionner face au jury. La vidéo dure en tout un peu plus d’un quart d’heure mais vous pourrez sauter la dernière partie consacrée à la prise de parole en étant assis. Prévoyez cependant une prise de notes afin de ne rien oublier 😉

Ne jamais lire ce qui est projeté

Il est contreproductif de lire un texte affiché ou de décrire une image projetée sur l’écran. Les membres du jury sont venus avec leur tête, ne l’oubliez pas !

Gardez à l’esprit le fait que les spectateurs lisent ce qui est projeté à l’écran plus vite que vous n’êtes capable de le lire à haute voix. Ils n’ont donc pas besoin que vous leur répétiez ce dont ils viennent de prendre connaissance. La lecture d’un texte affiché est dangereusement soporifique !

S’entraîner en connaissant le plan de l’exposé par cœur

Une présentation orale se prépare comme le jeu d’un acteur-auteur sur une scène de théâtre. Il faut écrire son texte, le connaître par cœur (au moins le plan directeur) et s’entraîner… Cela prend du temps !

Je vous propose de lire les conseils rassemblés sur netboard.me à ce sujet.

Participer à la séance d’exposé blanc

➜ Il vous est proposé, avant le passage du titre, de présenter et de commenter votre diaporama face à un(e) professionnel(le). Il (elle) évaluera la manière dont vous procédez. Vous noterez les conseils qui vous seront donnés et vous effectuerez les éventuelles corrections suggérées.

Par Yves Goguely

Formateur au GRETA Clermont-Auvergne